18 giugno 2012
Presentazione Film e archivio al Illegal Cinema, Laboratoires d'Aubervilliers, Parigi di Francesca Zappia
http://www.leslaboratoires.org/date/illegalcinema-93/illegalcinema
Ho conosciuto Paola Anziché a Parigi nel novembre 2010, mentre stava girando il film Sur les traces de Lygia Clark. Souvenirs et évocations de ses années parisiennes in collaborazione con Irene Dionisio.
Avevamo precedentemente scambiato qualche email al soggetto delle sue installazioni e delle sue opere “che si vedono con le mani”, come le definisce [l’artista].
L’oggetto, e nello specifico l’oggetto-tessuto – di cui la morbida malleabilità permette un’adattabilità oggetto-corpo-gesto – hanno una grande importanza nel suo lavoro. La base fondamentale della sua ricerca creativa constiste a dare allo spettatore-utilizzatore l’occasione di sperimentare nuovi gesti veicolati dalla manipolazione dell’oggetto, e attraverso questa manipolazione di accedere a nuovi spazi mentali attraverso lo stimolo delle sensazioni.
Quando, a Parigi, mi ha parlato del suo nuovo progetto sulle tracce di Lygia Clark, questi rientrava nel processo naturale d’evoluzione del suo lavoro. Ma Paola veniva qui a toccare non soltanto l’istante presente dell’interazione con l’opera, ma la ritrasmissione di una pratica artistica. Una pratica artistica, quella di Lygia Clark, molto poco documentata dall’artista, e soprattutto estremamente effimera, nella misura in cui l’opera non è l’oggetto manipolabile ma un’esperienza collettiva di attivazione dell’oggetto. Un’esperienza che è unica e molto personale.
All’inizio degli anni Settanta, Lygia Clark viveva a Parigi e insegnava nella nuovissima facoltà di Arts Plastiques et Sciences de l’Art a Saint-Charles (La Sorbonne). Si trattava di un contesto d’insegnamento molto particolare, perchè, nella scia del maggio 1968, la sperimentazione era molto importante. Il corso di Lygia Clark si intitolava « Le geste et la communication » – una piattaforma di sperimentazione dell’esperienza collettiva con l’oggetto. Attraverso il film, Paola Anziché e Irene Dionisio hanno cercato di ricostituire cosa succedeva durante i corsi di Lygia Clark. Hanno richiamato i ricordi degli studenti e delle persone che hanno avuto a che fare con l’artista in quel periodo. Hanno ricostituito alcune delle situazioni che Lygia Clark proponeva ai suoi studenti. Come delle visioni, queste situazioni si intercalano ai ricordi.
Dopo il nostro incontro, sono entrata nel retroscena del progetto aiutando Paola a tradurre in francese il dossier di presentazione del progetto. Ma quel che per me è più importante, è questo incontro, un po’ casuale, con il progetto che stava nascendo. Un progetto che mi parlava di memoria e che veniva ad aggiungersi ad altri incontri abbastanza freschi con delle pratiche artistiche sulla questione della trasmissione della memoria. Ho cominciato ad appassionarmici.
La ragione per cui ho voluto introdurre questo film raccontandovi il mio incontro con Paola Anziché è che ogni processo di memoria passa per un momento di scambio e di incontro con l’altro. Ed è anche sulla base di incontri succedutisi – con le opere di Lygia Clark, con le persone che l’hanno conosciuta e con i loro ricordi – che questo progetto ha preso corpo, seguendo talvolta le piste di ricerca e talvolta il filo tessuto dal caso. Paola Anziché ne ha costituito un archivio, raccogliendo mano a mano testi, fotografie, cataloghi e oggetti. Un archivio che sarà presentato come introduzione al film attraverso un slideshow.
Grazie agli sviluppi degli incontri e ai momenti in cui sopraggiungono, la mia proposta al team dei Laboratoires d’Aubervilliers di presentare Sur les traces de Lygia Clark nell’ambito del progetto Illegal Cinema è venuta ad iscriversi in un contesto più ampio di omaggio e progetti attorno all’opera dell’artista brasiliana. Progetti che, ciascuno nella sua specificità, si situano nella ritrasmissione dell’opera dell’artista e aprono all’incontro con l’altro.
FR
Présentation par Francesca Zappia
J’ai connu Paola Anziché en novembre 2010 à Paris, alors qu’elle tournait Sur les traces de Lygia Clark. Souvenirs et évocations de ses années parisiennes en collaboration avec Irene Dionisio.
Nous avions précédemment échangé par email au sujet de ses installations et de ses œuvres « qui se voient avec les mains », comme elle définit. L’objet, notamment l’objet-tissu – dont la malléabilité souple permet l’adaptabilité objet-corps-geste – tient une place importante dans son travail. La base fondamentale de sa recherche créative consiste à donner au spectateur-utilisateur l’occasion d’expérimenter de nouveaux gestes véhiculés par la manipulation de l’objet, et par cette manipulation d’accéder à de nouveaux espaces mentaux via la stimulation des sensations.
Quand, à Paris, elle m’a parlé de son nouveau projet sur les traces de Lygia Clark, cela rentrait donc dans le processus naturel d’évolution de son travail. Mais elle venait à toucher, par-là, non seulement l’instant présent de l’interaction avec l’œuvre, mais également la retransmission d’une pratique artistique. Une pratique artistique, celle de Lygia Clark, très peu documentée par l’artiste, et surtout extrêmement éphémère, dans la mesure où l’œuvre n’est pas l’objet manipulable mais une expérience collective d’activation de l’objet. Une expérience qui est unique et très personnelle.
Au début des années 1970, Lygia Clark vivait à Paris et enseignait dans la toute nouvelle faculté d’Arts Plastiques et Sciences de l’Art à Saint-Charles (La Sorbonne). Il s’agissait d’un contexte d’enseignement très particulier, car, dans le sillage de mai 1968, l’importance était donnée à l’expérimentation. Le cours de Lygia Clark s’appelait « Le geste et la communication » – une plateforme d’expérimentation de l’expérience collective avec l’objet. Via le film, Paola Anziché et Irene Dionisio ont essayé de reconstituer ce qui se passait pendant les cours de Lygia Clark. Elles ont fait appel aux souvenirs d’étudiants et de personnes qui ont côtoyé l’artiste à ce moment-là. Elles ont reconstitué certaines des situations que Lygia Clark proposait à ses étudiants. Telles des visions, elles viennent s’intercaler aux souvenirs.
Après notre rencontre, je suis rentrée dans les coulisses du projet en aidant Paola à traduire en français le dossier de présentation du projet. Mais ce qui était surtout important pour moi, c’était cette rencontre, un peu fortuite, avec ce projet en naissance. Un projet qui me parlait de mémoire, et qui venait à s’ajouter à d’autres rencontres assez fraîches avec des pratiques artistiques autour de la transmission de la mémoire. J’ai commencé à m’y passionner.
La raison pour laquelle j’ai voulu introduire ce film en vous racontant ma rencontre avec Paola Anziché est que tout processus de mémoire passe par un moment de rencontre et de partage avec l’autre. C’est aussi au fil des rencontres – avec les œuvres de Lygia Clark, avec les personnes qui l’ont côtoyée et leurs souvenirs – que ce projet a pris corps, suivant parfois les pistes de recherche et parfois les fils tissés par le hasard. Paola Anziché a ainsi constitué une archive, recueillant au fur et à mesure textes, photographies, catalogues et objets. Elle sera présentée en guise d’introduction au film par le biais d’un diaporama.
Grace aux rebondissements des rencontres et aux moments dans lesquelles elles surviennent, ma proposition à l’équipe des Laboratoires d’Aubervilliers de présenter Sur les traces de Lygia Clark dans le cadre du projet illegal_cinema est venue s’inscrire dans un plus large contexte d’hommage et de projets autour de l’œuvre de l’artiste brésilienne. Des projets qui, chacun dans sa propre spécificité, se situent dans une retransmission de l’œuvre de l’artiste et ouvrent à la rencontre avec l’autre.